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Platonis Parmenides, 132a 1 – 132b 1. Contra Vlastos et socios eius

De la batterie de difficultés que Parménide soulève en relevant le défi lancé à Zénon de faire remonter au niveau des intelligibles les paradoxes que le jeune par Socrate venait de déjouer en le circonscrivant au domaine des réalités sensibles, celle qu’on lit en 132a 1 – 132b 2 [1] est – sinon la mieux étudiée – du moins la plus discutée [2]. De la pléthore d’études que cette section du dialogue a suscitées, la série de quelque six essais que Gregory Vlastos lui a consacrés est de loin la plus influente ou, à tout le moins, celle qui a donné lieu aux débats quantitativement – sinon qualitativement – les plus significatifs [3]. De fait, à très peu d’exceptions près, la presque totalité de la littérature secondaire sur l’argument évolue dans le cadre arrêté par Vlastos : la plupart des interprètes partagent ses présupposés en fonction desquels ils définissent et les questions qu’ils posent et les réponses qu’ils leur apportent.

La finalité de la communication est double.

  1. A l’opposé d’une approche très répandue qui considère que les difficultés du passage tiennent moins à ce que Platon a dit qu’à ce qu’il n’aurait pas dit, il s’agira dans un premier temps d’aborder cette section pour elle-même, en se gardant notamment de suppléer des prémisses d’appoint et des axiomes subsidiaires. On soulignera – au fil d’une lecture rigoureusement cursive – que la structure de l’argument n’est pas déductive et que le regard synoptique de l’âme y joue un rôle capital. C’est, en effet, le fait de considérer de la même manière l’Idée issue du constat que les particuliers présentent une seule et même détermination et ces particuliers eux-mêmes qui déclenche le regressus compromettant son unité.
  2. Dans un deuxième temps il sera question de faire ressortir les inconvénients de l’interprétation proposée par Vlastos, inconvénients dont souffre – à différents degrés – sa nombreuse postérité. Deux en particulier feront l’objet d’une considération approfondie :

2.1 En premier lieu, Vlastos considérer que le πόλλ’ ἄττα en 132a 2 désigne non seulement des particuliers mais également des Formes, ce qui est une aberration en soi et un défaut d’autant plus flagrant de la lecture de Vlastos que celui-ci attribue au premier εἶναι en 132a 2 une valeur existentielle plutôt que copulative (en traduisant « there exists one Form in each case » plutôt que « each Form is one »).

2.2 En deuxième lieu, Vlastos a relégué la clause « ἐὰν ὡσαύτως τῇ ψυχῇ ἐπὶ πάντα ἴδῃς <scilicet αὐτὸ τὸ μέγα καὶ τἆλλα τὰ μεγάλα> » (132a 5-6) à l’arrière-plan de l’argument, au point que le ὡσαύτως disparaît à terme de sa traduction de ces quelques lignes, en dépit du fait qu’il produit la confusion entre les Idées et les particuliers sensibles sur laquelle repose l’argument tout entier.

En montrant que ces deux erreurs sont solidaires, on essayera de les éradiquer du paysage exégétique de l’après-Vlastos en démontrant – et c’est là peut-être l’originalité de la communication – qu’on les retrouve telles quelles non seulement chez ses épigones, mais aussi bien au-delà comme dans le cas de Gail Fine qui en a fait la cheville ouvrière de sa reconstruction de l’argument du « Troisième homme » dans le traité perdu d’Aristote sur les Idées [4].

 

Nota bene : en raison de la prépondérance des documents en langue Anglaise au sein du corpus étudié, la communication sera en Anglais scientifique ou analytique (comme on voudra).

 

Platonis Parmenides, 132a 1 – 132b 1. Contra Vlastos et socios eius (it)

Delle numerose difficoltà che il personaggio eponimo solleva accettando la sfida di riprodurre sul piano dell’intelligibile i paradossi che il giovane Socrate pensa aver neutralizzato relegandoli nella sfera delle realtà sensibili, quella che si legge in 132a 1 – 132b 2 [5] è, senza dubbio, la più discussa [6]. Della pletora di studi che hanno trattato di questa sezione del dialogo, la serie di sei saggi che Gregory Vlastos le ha dedicato [7] è di gran lunga la più influente, non foss’altro per il dibattito che ha suscitato e nutrito da oltre mezzo secolo. È un dato di fatto che, nella stragrande maggioranza dei casi, la letteratura secondaria sull’argomento si muove all’interno del quadro stabilito dall’interpretazione di Vlastos, di cui condivide i presupposti e in funzione del quale modula domande e risposte.

La finalità della comunicazione è duplice.

  1. Rompendo con la prassi abituale che consiste a concentrarsi su quello che Platone non avrebbe detto piuttosto che su quello che ha effettivamente scritto, si tratterà, in un primo tempo, di considerare la sezione 132a 1 – 132b 2 per se stessa astenendosi dall’introdurre premesse ed assiomi sussidiari. Una lettura rigorosamente corsiva del testo metterà in evidenza, in primo luogo, che la struttura dell’argomento non è deduttiva, in secondo luogo, che lo sguardo sinottico dell’anima svolge un ruolo fondamentale nella misura in cui è proprio il fatto di guardare allo stesso modo le realtà sensibili e l’Idea sorta dall’osservazione che tali realtà presentano determinazioni unitarie (come il fatto di essere tutte grandi) è precisamente ciò che fa scattare il regresso all’infinito volto a compromettere l’unità dell’Idea stessa.
  2. In un secondo tempo, si tratterà di identificare gli inconvenienti dell’interpretazione di Vlastos, inconvenienti di cui soffre in misura variabile anche la sua posterità. Due in particolare saranno studiati in dettaglio :

2.1 Da un lato, il fatto che Vlastos mantiene che il πόλλ’ ἄττα in 132a 2 designa non solamente gli individui particolari ma altresì le Idee stesse. Il che costituisce un’aberrazione tanto più evidente in quanto Vlastos attribuisce dal canto suo un valore esistenziale invece che copulativo al primo εἶναι in 132a 2 (traduce infatti : « there exists one Form in each case » piuttosto che « each Form is one »).

2.2 Dall’altro lato, Vlastos ha relegato in secondo piano la clausola « ἐὰν ὡσαύτως τῇ ψυχῇ ἐπὶ πάντα ἴδῃς <scilicet αὐτὸ τὸ μέγα καὶ τἆλλα τὰ μεγάλα> » (132a 5-6), al punto da omettere dalla traduzione l’ὡσαύτως a dispetto del fatto ch’esso produce la confusione fra le Idee e le cose sulla quale riposa l’argomento tutt’intero.

A partire dalla solidarietà dei due errori, si cercherà di eliminarli dal contesto esegetico del dopo Vlastos mostrando come li si ritrova tali e quali non solo fra gli epigoni ma anche ben al di là come dimostrato dal caso di Gail Fine che ne ha fatto il cardine della sua ricostruzione dell’argomento del « Terzo uomo » nel trattato perduto di Aristotele sulle Idee [8].

 

Nota Bene: In considerazione della preponderanza degli studi di lingua Inglese in seno alla letteratura presa in considerazione, la comunicazione sarà anch’essa in Inglese scientifico o, se si preferisce, in Inglese analitico.

[1]  Platonis Parmenides, C. Moreschini (éd.), Roma, Edizioni dell’Ateneo, 1966, 132a 1 – 132b 1 : « <Παρμενίδης> οἶμαί σε ἐκ τοῦ τοιοῦδε ἓν ἕκαστον εἶδος οἴεσθαι εἶναι· ὅταν πόλλ’ ἄττα μεγάλα δόξῃ σοι εἶναι, μία τις ἴσως δοκεῖ ἰδέα ἡ αὐτὴ εἶναι ἐπὶ πάντα ἰδόντι, ὅθεν ἓν τὸ μέγα ἡγῇ εἶναι. <Σωκράτης> ἀληθῆ λέγεις, φάναι. <Παρμενίδης> τί δ’ αὐτὸ τὸ μέγα καὶ τἆλλα τὰ μεγάλα ἐὰν ὡσαύτως τῇ ψυχῇ ἐπὶ πάντα ἴδῃς, οὐχὶ ἕν τι αὖ μέγα φανεῖται, ᾧ ταῦτα πάντα ἀνάγκη μεγάλα φαίνεσθαι; <Σωκράτης> ἔοικεν. <Παρμενίδης> ἄλλο ἄρα εἶδος μεγέθους ἀναφανήσεται, παρ’ αὐτό τε τὸ μέγεθος γεγονὸς καὶ τὰ μετέχοντα αὐτοῦ· καὶ ἐπὶ τούτοις αὖ πᾶσιν [132b 1] ἕτερον, ᾧ ταῦτα πάντα μεγάλα ἔσται· καὶ οὐκέτι δὴ ἓν ἕκαστόν σοι τῶν εἰδῶν ἔσται, ἀλλὰ ἄπειρα τὸ πλῆθος [<Parménide :> “je pense que tu penses que chaque Forme est une à partir de cela : chaque fois qu’il te semble que plusieurs choses sont grandes, il te semble également – à toi qui les embrasses toutes du regard – qu’un certain aspect unique est le même. A partir de là tu estimes que le Grand est un”. <Socrate :> “tu dis vrai” répondit-il. <Parménide :> “or, qu’en est-il du Grand lui-même et des autres choses grandes si de la même manière tu les regardes tous par ton âme ? n’est-ce pas qu’à nouveau quelque chose d’unique apparaîtra grand, en vertu duquel il est nécessaire que toutes ces choses apparaissent grandes ?” <Socrate :> “semble-t-il”. <Parménide :> “une autre Forme de grandeur fera donc son apparition, surgissant à part de la grandeur en soi et des choses qui participent de la grandeur en soi, ainsi qu’une autre <Forme>, à nouveau, en plus de toutes celles-là, par laquelle toutes ces choses seront grandes. Aussi chacune de tes Formes ne sera pas unique mais plusieurs à l’infini”] ».

[2].  Un premier recensement systématique de la littérature secondaire a dépassé les 700 titres (pour l’essentiels des monographies, des chapitres d’ouvrages et des articles de revues, à l’exclusion donc des traitements plus ponctuels, mais tout aussi pertinents, comme les introductions et, surtout, les notes dans les traductions modernes et contemporaines du dialogue).

[3]  Ces études sont : G. Vlastos, « The Third Man Argument in the Parmenides », The Philosophical Review, 63, 1954, p. 319-349 ; « Postscript to the Third Man. A Reply to Mr. Geach », The Philosophical Review, 65, 1956, p. 83-94 ; « Plato’s “Third Man” Argument (Parmenides 132a 1 – 132b 2). Text and Logic », The Philosophical Quarterly, 19, 1969, p. 289-301 ; « “Self-Predication” in Plato’s Later Period », The Philosophical Review, 78, 1969, p. 74-78 ; « A note on “Pauline Predications” in Plato », Phronesis, 19, 1974, p. 95-101 ; « On a Proposed Redefinition of “Self-Participation” in Plato », Phronesis, 26, 1981, p. 76-79.

[4].  Cf. notamment, mais non exclusivement, G. Fine, « The One Over Many », Philosophical Review, 89, 1980, p. 197-240 ; « Aristotle and the More Accurate Arguments », dans M. Schofield et M. Craven Nussbaum (éd.), Language and Logos, Cambridge, Cambridge University Press, 1982, p. 155-177 ; « Owen, Aristotle, and the Third Man », Phronesis, 27, 1982, p. 13-33 ; On Ideas. Aristotle’s Criticism of Plato’s Theory of Forms, Oxford, Clarendon Press, 1993.

[5]  Platonis Parmenides, C. Moreschini (éd.), Roma, Edizioni dell’Ateneo, 1966, 132a 1 – 132b 1 : « <Παρμενίδης> οἶμαί σε ἐκ τοῦ τοιοῦδε ἓν ἕκαστον εἶδος οἴεσθαι εἶναι· ὅταν πόλλ’ ἄττα μεγάλα δόξῃ σοι εἶναι, μία τις ἴσως δοκεῖ ἰδέα ἡ αὐτὴ εἶναι ἐπὶ πάντα ἰδόντι, ὅθεν ἓν τὸ μέγα ἡγῇ εἶναι. <Σωκράτης> ἀληθῆ λέγεις, φάναι. <Παρμενίδης> τί δ’ αὐτὸ τὸ μέγα καὶ τἆλλα τὰ μεγάλα ἐὰν ὡσαύτως τῇ ψυχῇ ἐπὶ πάντα ἴδῃς, οὐχὶ ἕν τι αὖ μέγα φανεῖται, ᾧ ταῦτα πάντα ἀνάγκη μεγάλα φαίνεσθαι; <Σωκράτης> ἔοικεν. <Παρμενίδης> ἄλλο ἄρα εἶδος μεγέθους ἀναφανήσεται, παρ’ αὐτό τε τὸ μέγεθος γεγονὸς καὶ τὰ μετέχοντα αὐτοῦ· καὶ ἐπὶ τούτοις αὖ πᾶσιν [132b 1] ἕτερον, ᾧ ταῦτα πάντα μεγάλα ἔσται· καὶ οὐκέτι δὴ ἓν ἕκαστόν σοι τῶν εἰδῶν ἔσται, ἀλλὰ ἄπειρα τὸ πλῆθος [A. Riccardo, Platone. Parmenide. Traduzione, introduzione e note di Luc Brisson, Napoli, Loffredo, 1998, p. 92 : <Parmenide :> ecco, come immagino, a partire da quale considerazione tu giungi a porre che ciascuna Forma è una. Ogni volta che più cose ti sembrano essere grandi, è una sola Forma, suppongo, che ti appare essere la stessa, quando le afferri tutte con lo sguardo ; ecco perché ritieni che il Grande è unico. <Socrate :> dici il vero rispose. <Parmenide :> ebbene, il Grande in sé e tutte queste altre cose che sono le cose grandi, supponi allo stesso modo di afferrarle tutte con un colpo d’occhio, con gli occhi dell’anima. Non ti apparirà di nuovo qualcosa di unico, che è grande, e in virtù di cui queste stesse cose nel loro insieme ti appariranno necessariamente grandi ? <Socrate :> sembra. <Parmenide :> è dunque un’altra Forma di Grandezza che si appresta a fare la sua comparsa, estendendosi sulla Grandezza in sé e sulle cose che partecipano di questa Forma ; il che equivale a dire che, oltre la Grandezza in sé e le cose che ne partecipano, ci sarà ancora una Forma, diversa, in virtù della quale la Grandezza in sé e le cose che ne partecipano saranno grandi. Di conseguenza, ciascuna delle tue Forme non sarà ormai più una, ma si moltiplicherà senza limite] ».

[6].  Un censimento più o meno esaustivo ha evidenziato l’esistenza di oltre 700 titoli (essenzialmente volumi monografici, capitoli d’antologia e articoli di rivista, senza contare dunque contributi altrettanto sostanziali ma più puntuali come le introduzioni e le note alle traduzioni moderne e contemporanee del dialogo).

[7].  Ossia, G. Vlastos, « The Third Man Argument in the Parmenides », The Philosophical Review, 63, 1954, p. 319-349 ; « Postscript to the Third Man. A Reply to Mr. Geach », The Philosophical Review, 65, 1956, p. 83-94 ; « Plato’s “Third Man” Argument (Parmenides 132a 1 – 132b 2). Text and Logic », The Philosophical Quarterly, 19, 1969, p. 289-301 ; « “Self-Predication” in Plato’s Later Period », The Philosophical Review, 78, 1969, p. 74-78 ; « A note on “Pauline Predications” in Plato », Phronesis, 19, 1974, p. 95-101 ; « On a Proposed Redefinition of “Self-Participation” in Plato », Phronesis, 26, 1981, p. 76-79.

[8].  Cf. in particolare ma non esclusivamente : G. Fine, « The One Over Many », Philosophical Review, 89, 1980, p. 197-240 ; « Aristotle and the More Accurate Arguments », dans M. Schofield et M. Craven Nussbaum (éd.), Language and Logos, Cambridge, Cambridge University Press, 1982, p. 155-177 ; « Owen, Aristotle, and the Third Man », Phronesis, 27, 1982, p. 13-33 ; On Ideas. Aristotle’s Criticism of Plato’s Theory of Forms, Oxford, Clarendon Press, 1993

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