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La méthode dialectique et le Parménide de Platon

 

Le Parménide de Platon se trouve, de nos jours, dans une situation singulière : considéré comme un dialogue central du corpus Platonicien, son importance théorique reste néanmoins partiellement occultée.

Les « difficultés » que rencontre toute personne qui veut analyser cette œuvre sont dues à sa structure complexe. Le dialogue « vrai et propre » s’enchâsse à l’intérieur de trois cadres et est divisé en deux sections liées l’une à l’autre par une « section intermédiaire » ayant une haute valeur philosophique.

Comme tout le monde le sait, la première section – prenant la forme d’un dialogue indirect – contient une discussion entre Parménide et Socrate sur la doctrine des Idées, au cours de laquelle trois objections apparemment insolubles sont formulées. La « section intermédiaire », elle, contient la description, par Parménide, d’une méthode pour étudier la vérité. Enfin, la deuxième section, s’étendant sur trente pages de l’édition Stephanus, développe la partie la plus longue et la plus complexe du dialogue, contenant un sujet encore partiellement obscur. Le style évolue en un dialogue direct entre Parménide et le jeune Aristote, dans lequel le philosophe met en œuvre la méthode d’investigation qu’il vient d’exposer (135c8-137c3) autour d’une discussion complexe sur l’Un. Plus précisément, il présente et analyse deux hypothèses opposées, à savoir: « si l’Un est » (εἰ ἔν ἐστι) et « si l’Un n’est pas » (εἰ μή ἔστι τὸ ἔν).

Cette discussion se déroule selon le traitement dialectique des hypothèses que Platon expose brièvement dans la République – c’est-à-dire au moyen du développement de huit hypothèses, dont quatre sont réfutées et quatre sont démontrées par la réfutation des hypothèses opposées. Ce passage  contient une doctrine très importante exposant l’implication réciproque de l’Un et du Multiple.

Parmi les interprétations courantes que l’on retient de ce passage aujourd’hui – l’«interprétation néoplatonicienne», selon laquelle la première hypothèse constitue une sorte de théologie négative et les autres correspondent aux hypostases successives de l’Un ; l’«interprétation anglo-saxonne», qui a vu dans le Parménide de Platon un «exercice purement dialectique» dépourvu de tout contenu doctrinal ; et l’«interprétation aporétique», selon laquelle le dialogue arrive à des conclusions contradictoires – celle qui a reçu le plus grande succès reste l’ « interprétation sérieuse », selon laquelle le dialogue est la démonstration de la communication entre les genres – à savoir, entre les Idées –, qui aurait été développée dans le Sophiste, voire même constitue une introduction aux «soit-disant doctrines non écrites», effectuée au moyen de la méthode apagogique.

Dans l’esprit de ces dernières interprétations, il y a celle proposée par Enrico Berti, Conseguenze inaccettabili  conseguenze accettabili delle ipotesi del Parmenide, que je voudrais examiner et développer.

En fait, dans ce que l’on a appelé «section de connexion/intermédiaire», Parménide montre à Socrate quelle est la meilleure façon de défendre la doctrine des Idées des difficultés qu’il a exposé, en décrivant ce qu’il appelle un «exercice» ou un «entraînement» (γυμνάσια), sans lequel la vérité peut nous échapper (135 c-d). Dans des termes similaires, Aristote affirmera, dans les Topiques, que la dialectique est utile «pour l’entraînement » (πρòς γυμνασίαν) et «pour les sciences philosophiques», puisque «ceux qui savent développer une aporie dans les deux directions opposées verront plus facilement, en chacune, le vrai et le faux» (Aristot. Top. I 2, 101 a 28-36).

En particulier, pour Platon, cet exercice est représenté par la dialectique que Zénon met en œuvre  au début du dialogue, avec laquelle la thèse de Parménide était soutenue par la réfutation – au moyen d’une réduction à contradiction – de l’hypothèse opposée, selon laquelle les choses sont nombreuses (127e – 128e). Mais cet exercice dialectique semble avoir besoin de deux raffinements:

1) Le premier – et plus évident – exige que la dialectique ne soit pas appliquée à des choses sensibles, mais à des Idées;

2) Le second – et plus technique – montre qu’il ne faut pas déduire seulement les conséquences d’une seule hypothèse, mais qu’il faut faire la même chose avec l’hypothèse opposée:

 

«Il ne suffit pas de supposer qu’un objet existe et d’examiner les conséquences de cette supposition; il faut encore supposer que ce même objet n’existe pas, si tu veux pousser à fond ta gymnastique» (Plat. Parm. 135e – 136a).

 

Le sens de cette prescription réside dans le fait que les deux hypothèses sont, probablement, contradictoires et donc, en vertu du  principe du tiers exclus, une fois qu’on a identifié le faux par réfutation, la vérité de la première sera démontrée.

Probablement, Aristote fait allusion à cette «découverte» de Platon, quand il affirme, en Métaphysique M, que:

 

«A cette époque [de Socrate] il n’y avait pas encore une force dialectique telle [comme c’était celle de Platon] pour être en mesure d’enquêter sur les opposés aussi indépendamment de l’essence et de pouvoir déterminer si la science des contraires est la même» (Aristot. Metaph. M 4, 1078 b 25-27).

Ces opposés pourraient en fait être les deux propositions contradictoires parmi elles, pour lesquelles la démonstration du fausseté de l’une coïncide avec la démonstration de la vérité de l’autre, d’où l’on peut dire que la science des contraires est la même.

Si cela est vrai, la contribution de Platon à l’histoire de la dialectique est minime dans la République, où il est dit que le passage à travers tous les réfutations conduit à la définition du bien, alors qu’elle est beaucoup plus grande dans le Parménide, où il est affirmé la nécessité de déduire les conséquences des hypothèses opposées et il est montré qu’elles sont les conséquences de ce travail dans le cas de l’Un et du multiple.

Dans mon intervention, je voudrais analyser quelques passages du Parménide, pour montrer le sens de la dialectique théorisé dans ce dialogue comme «passage à travers tous les lieux», ou comme une procédure qui ne fonctionne que si, pour comprendre comment les choses sont vraiment, on considère tous les cas possibles. Si c’est le cas, les conséquences des hypothèses sur l’Un ne peuvent pas être considérées comme équivalentes entre-elles, mais elles doivent être arrangées avec des paires d’hypothèses opposées, c’est-à-dire selon des alternatives d’éventualités contradictoires.

 

 

Il metodo dialettico ed il Parmenide di Platone

Il Parmenide di Platone si trova oggi in una condizione particolare; infatti, benché fra le opere platoniche sia considerato come un dialogo di particolare importanza, la sua rilevanza teoretica resta parzialmente celata.

Le “difficoltà” in cui incorre chiunque voglia analizzare tale opera sono dovute alla sua complicata struttura, per cui il dialogo vero e proprio si trova all’interno di tre cornici, ed è diviso in due sezioni connesse da una ulteriore sezione di raccordo, di un notevole valore filosofico.

Come è noto, la prima sezione – avente la forma di un dialogo indiretto – riporta una discussione che avrebbe avuto luogo fra Parmenide e Socrate a proposito della dottrina delle Idee, sollevando tre pesanti obiezioni apparentemente irrisolvibili, mentre la “sezione di raccordo” contiene  la descrizione da parte di Parmenide di un metodo per indagare la verità. Infine, la seconda sezione, della lunghezza di trenta pagine dell’edizione della Stephanus, sviluppa la parte più lunga e complessa del dialogo, sviluppando un argomento ancora parzialmente oscuro.

Quivi lo stile si evolve in dialogo diretto tra Parmenide e il giovanissimo Aristotele, in cui il filosofo mostra un esempio del metodo di indagine appena delineato (135c8-137c3), sviluppando una complessa discussione intorno all’Uno, in cui si analizzano le due ipotesi opposte tra loro: “se l’uno è” (εἰ ἔν ἐστι) e “se l’uno non è” (εἰ μή ἔστι τὸ ἔν).

Tale discussione è condotta secondo il trattamento dialettico delle ipotesi a cui Platone allude nella Repubblica – cioè attraverso lo sviluppo di otto ipotesi, di cui quattro vengono confutate e quattro vengono dimostrate attraverso la confutazione di quelle opposte – e presenta un importante contenuto dottrinale, rappresentato dalla trattazione dell’implicazione reciproca dell’Uno e dei Molti.

Ad oggi, fra le varie interpretazioni che sono state fornite in rapporto a tale tema – fra le quali vale citare l’“interpretazione neoplatonica”, secondo la quale la prima ipotesi costituisce una sorta di teologia negativa e le altre corrispondono alle successive ipostasi dell’Uno, l’“interpretazione anglosassone”, che ha visto nel Parmenide un puro esercizio dialettico privo di ogni contenuto dottrinale, e quella “aporetica”, secondo cui il dialogo approda a conclusioni contraddittorie –, quella che ha riscosso maggior successo è stata quella “seria”, che ha interpretato il dialogo come la dimostrazione della comunicazione fra i generi – ovvero fra le Idee –, che sarebbe poi stata sviluppata nel Sofista, o addirittura come una introduzione alle “cosiddette dottrine non scritte”, condotta attraverso il metodo apagogico.

Nel novero di tali interpretazioni vi è quella proposta da Enrico Berti, Conseguenze inaccettabili  conseguenze accettabili delle ipotesi del Parmenide, che vorrei approfondire e sviluppare.

In effetti, nel cosiddetto “intermezzo” fra le due parti del dialogo, Parmenide indica a Socrate quale sia il modo per difendere la dottrina delle Idee dalle difficoltà a cui essa va incontro, che è definito come un “esercizio” o un “allenamento” (γυμνάσια), senza il quale la verità rischia di sfuggire (135 c-d). In termini analoghi, nei Topici, Aristotele affermerà che la dialettica è utile “per allenamento” (πρòς γυμνασίαν) e “per le scienze filosofiche”, dato che “coloro che sanno sviluppare un’aporia nelle due direzioni opposte scorgeranno più facilmente in ciascuna sia il vero che il falso” (Aristot. Top. I 2, 101 a 28-36).

In particolare, per Platone, tale esercizio è rappresentato dalla dialettica praticata da Zenone all’inizio del dialogo, con cui veniva appoggiata la tesi di Parmenide mediante la confutazione – per mezzo della riduzione a contraddizione – dell’ipotesi ad essa opposta, secondo cui le cose sono molte (127e -128e). Solo che la dialettica di Zenone pare necessitare di due perfezionamenti:

Il primo – e più ovvio – richiede che essa non sia applicata alle cose sensibili, ma alle idee;

Il secondo – più tecnico – è che non ci si limiti a dedurre le conseguenze di una sola ipotesi, ma che si faccia lo stesso con l’ipotesi opposta:

«Non solo, dopo aver posto che una singola cosa è, bisogna esaminare le conseguenze derivanti dall’ipotesi, ma porre anche come ipotesi che questa che questa stessa cosa non sia, se vuoi esercitarti meglio» (Plat. Parm. 135e – 136a).

 

Il senso di questa prescrizione risiede nel fatto che le due ipotesi sono, probabilmente, contraddittore e perciò, per il principio del terzo escluso, una volta individuata la falsa per confutazione, sarà dimostrata la veridicità della prima.

Probabilmente, Aristotele allude a tale “scoperta” di Platone, quando afferma nella Metafisica che:

 

«a quel tempo [di Socrate] non c’era ancora una forza dialettica tale [come fu quella di Platone] da poter indagare gli opposti anche indipendentemente dall’essenza e da poter stabilire se la scienza degli opposti è la stessa» (Aristot. Metaph. M 4, 1078 b 25-27).

 

Tali opposti potrebbero infatti essere le due proposizioni contraddittore fra loro, per le quali la dimostrazione della falsità dell’una coincide con la dimostrazione della verità dell’altra, da cui si può dire che la scienza degli opposti è la stessa.

Se ciò è vero, il contributo di Platone alla storia della dialettica è solo accennato nella Repubblica, ove si afferma che il passare attraverso tutte le confutazioni conduce alla definizione nel bene, mentre è ampiamente teorizzato ed illustrato proprio nel Parmenide, dove si afferma la necessità di dedurre le conseguenze di ipotesi opposte e si mostra a che cosa questo porti a proposito dell’Uno e dei Molti, a cui Parmenide, nel dialogo, applicherà il metodo ora teorizzato.

Nella mia ricerca vorrei analizzare alcuni passi del Parmenide, per mostrare il senso della dialettica teorizzata nel dialogo come “passaggio attraverso tutti i luoghi”, ovvero come procedimento che funziona solo se, per comprender come stanno veramente le cose, si considera la totalità dei casi possibili. Se così fosse, le conseguenze delle ipotesi sull’Uno non possono essere considerate come equivalenti fra loro, ma devono disporsi a coppie di ipotesi opposte, cioè secondo alternative di eventualità reciprocamente contraddittorie.

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